Chère lectrice, cher lecteur,

Ce qui suit n’a pas été rédigé à l’époque des faits relatés, mais en 2011, soit vingt ans après. C’est d’ailleurs là le seul rapport avec l’ami Dumas, car les ‘aventures’ qui sont ici rapportées n’ont rien à voir avec celles de nos chers mousquetaires.

Comme je l’indique dans la page d’accueil du blog, il fallait que les diapos fussent numérisées pour que cet épisode et les quatre qui suivront soient rédigés. C’est chose faite, du moins pour la numérisation. Les diapos ont vieilli, les photos n’auront pas la luminosité de celles des temps modernes. Les cartes du trajet sont en fin de page, l'itinéraire est surligné en rose fluo. Pour revenir aux autres pages, cliquez sur ‘BLOG’ en haut à gauche, puis sur ‘Aller à l’archive’ en haut à droite de la page d’accueil.


                                                           


C’est la faute à Liliane ! C’est par elle que tout a commencé…

Plus exactement, c’est… grâce à Liliane que tout a commencé. Certes, j’avais toujours aimé faire du vélo, pédaler, rouler, rêver, mais voyager à vélo, je ne connaissais pas encore.

Or, un jour d’été 1990, nous nous trouvons à prendre l’apéritif chez mes beaux-parents avec Liliane, cousine de Sylvie, et Manuel, son mari, madrilène. Tous deux vivent dans la banlieue de Madrid et au cours de la discussion, Liliane de me dire « Bon, Daniel, et quand viens-tu nous voir à Madrid ? »

Je ne suis pas porté sur la dive bouteille, mais l’apéritif était exquis en cette chaude journée d’août et je m’entendis soudain répondre, comme en arrière-plan « Quand tu veux, si tu me fais faire une petite visite de Madrid, je viens vous voir d’un coup de vélo »

Marché conclu. Aussitôt j’eus conscience de la portée de ma réponse ainsi que du petit défi que je venais de me lancer à moi-même. Il ne me manquait plus qu’un bon vélo et quelques notions d’espagnol. Je ne m’étais encore jamais intéressé à cette langue, mais avais encore en mémoire la honte de ma vie lorsque, pas mal d’années plus tôt, passant commande dans un restaurant de Saint Sébastien, je m’étais laissé séduire par un mot inscrit sur la carte et auquel je trouvai alors une beauté ineffable, le mot ‘mantequilla’.

Il me parut si beau que je fis signe avec un geste de la main à la serveuse, dont l’air éberlué aurait dû m’interpeler, que j’en voulais consommer une bonne portion. Vous devinez ma surprise et ma honte lorsqu’elle m'apporta, le regard toujours étonné, une grosse motte de beurre… Bref, il me fallait acquérir quelques notions d’espagnol si je voulais non seulement survivre, mais aussi pouvoir apprécier tout ce que j’allais rencontrer sur mon chemin. J’achetai donc un vélo de course d’occasion, monté sur boyaux, il était ainsi, ce n’était pas une tare, mais ce devait l’être deux ans plus tard lorsque je me rendis à Marrakech. Je m’inscrivis à un cours d’espagnol, dispensé à Blanquefort même. L’enseignante étant très pédagogue, j’y pris beaucoup de plaisir et progressai rapidement.

Un an plus tard, le 6 septembre 1991, à 6 heures du matin, j’ouvrais la porte de mon garage et m’élançais dans la nuit ainsi que dans l’aventure…

 

Bien sûr, je ne prends pas l’autoroute… mais la ‘Route des lacs’ que j’ai déjà empruntée à plusieurs reprises pour aller à Biarritz. Cela veut dire, route d’Arcachon jusqu’à Marcheprime, puis vers le sud Lacanau-de-Mios, Mios, Sanguinet, Parentis-en-Born, Mimizan, Léon, Hossegor, à Labenne l’on rejoint l’ancienne route de Bayonne, puis toujours vers le sud, Bayonne, Saint-Jean-de-Luz…

Traversée des Landes - Airial et maisons à colombages

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Passage à Parentis-en-Born


Le Pays de Born (Lo País de Bòrn, en gascon) est un petit pays côtier du nord du département des Landes. Il compte 19 communes. Probablement dérivé du gascon bòrna : limite (dérivé du latin vulgaire bodina, botina : arbre frontière). (source : Wikipédia)

Dans la forêt landaise, au bord des routes, des chênes-lièges.

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Halte repas. Maison à colombages, je suis encore dans les Landes.

Au premier plan, mon fier coursier Archibald II

En début de soirée, passage à Bayonne, puis direction Ustaritz, sur la route de Cambo-les-Bains, où je trouve à loger chez l’habitant. Longue journée de 217 km.

Après le petit déjeuner, départ pour l’Espagne via Saint-Jean-Pied-de-Port.

Passage à Louhossoa devant la maison d’Iris Mansard, tisserande native de Bavière, qui s’est installée en 1978 au pays Basque.

Puis c’est Bidarray et sa magnifique église de grès rouge.

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Et enfin Saint-Jean-Pied-de-Port avant d’attaquer le col menant à Roncevaux

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Stèles discoïdales dans le cimetière de Bidarray

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Montée vers Valcarlos puis le Col d’Ibañeta, avant de redescendre vers Roncevaux

Au col d’Ibañeta,

Passage (rapide) dans les vieilles rues de Pampelune

Puis c’est le début d’une campagne aride au sud de Pampelune, il fait très chaud.

En début de soirée, j’arrive à Puente la Reina, où m’accueille un Saint Jacques m’invitant à me rendre à Compostelle. Ce sera pour l’année prochaine.

Aujourd’hui, 144 km, 361 km au total.

Puente la Reina (où je passe la deuxième nuit) tient son nom du magnifique pont qu’une reine fit bâtir au XIè siècle pour que les pèlerins puissent franchir l’Arga. (Le quatrième lien est le plus instructif)


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Le lendemain matin, passage à Estella

Église San Pedro de la Rúa à Estella

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Balcons en forme de coquille Saint Jacques à Estella

Direction sud, vers Calahorra

‘Te esperabamos’

Je n’en demandais pas tant, mais ça réchauffe le cœur…

J’emprunte des routes très peu fréquentées, mais cette bande latérale que l’on trouve régulièrement est d’un grand confort et sécurisante pour le cycliste.

Un tout petit nuage s’est égaré dans le ciel. Il fait très très chaud et mon équipement n’est pas vraiment adapté. C’est ma première « grande sortie ». J’ai sur la tête une simple casquette à visière qui ne me protège quasiment pas. Il me faut m’arrêter à chaque ‘fuente’ pour la tremper dans l’eau ainsi que ma tête. Pas de cuissard non plus (je trouve ça ringard et clownesque), mais un simple ‘short’ de coton…. Les brûlures que j’aurai à l’entre-jambes en arrivant à Madrid me feront changer définitivement de point de vue.

En fin d’après-midi, j’arrive à Yanguas, dans la province de Soria (Communauté autonome de Castilla-León)

Puis je passe le ‘Puerto de Oncala’ avant de redescendre sur Soria où j’arriverai la nuit tombée. Longue troisième journée, 172 km, 533 km au total depuis avant-hier.

Le lendemain, je suis sur la route des dinosaures. Et ça se voit !

Le saurien a remplacé l’emblématique taureau…

Dans la région d’Almazán, la forêt a brûlé

Entre Barahona et Guadalajara, se dresse la majestueuse forteresse de Jadraque,

« Castillo del Cid » que je contourne après avoir déjeuné en ville. Pas de visite possible pour cause de travaux.

En soirée, j’arrive à Taracena et me retrouve sur… l’autoroute aux portes de Guadalajara. Il me reste encore une soixantaine de kilomètres avant d’arriver à Madrid. Que faire ? Pas envie de chercher un logement, il fait déjà nuit, je reste donc sur l’autoroute et avance aussi vite que je le peux, pas du tout rassuré, mais alors pas du tout ! Je roule sur la bande d’arrêt d’urgence (évidemment !) et essaie de distinguer, aidé de ma faible lumière et un peu plus de celle des camions qui me doublent, la nature des débris qui jonchent le sol. Trente kilomètres avant Madrid, c’est un énorme pare-chocs de camion disposé en travers de « ma » voie, que je réussis à éviter de justesse. Le vent est favorable, dans une heure et demie je serai chez Liliane et Manuel.

Effectivement, j’arrive à 22h50 chez eux, après 219 km en cette quatrième journée, le 9 septembre 1991, et un total de 752 km. Manuel m’attend en bas de l’immeuble, on range le vélo et me revoici enfin en famille. Demain, c’est la vie madrilène qui commence…

Je reste donc quelques jours à Madrid avant de rentrer en train. Liliane et Manuel me font visiter leur ville. Ci-dessus, la Porte d´Alcalá (PUERTA DE ALCALÁ)

À l’époque, c’est encore la poste (PALACIO DE CORREOS), depuis cette année (2011), c’est la Mairie de Madrid

LA GRAN VÍA ( au fond l’édifice de LA TELEFONICA )

autre lien, sur les 100 ans de la Gran Vía

Le Palais Royal    Et si vous voulez visiter

La place de la Puerta del Sol    autre lien

La Plaza Mayor    Quelques photos de meilleure qualité…

L' ours et l'arbousier (EL OSO Y EL MADROÑO)

Avec Liliane, au restaurant « LAS CUEVAS DE LUIS CANDELAS », fondé en 1949. 

Luis Candelas, célèbre bandit qui volait les riches pour donner aux pauvres… (1804-1837)

Palais Royal, façade  sur la Place de l'Armurerie

Cathédrale de Santa Maria de la Almudena (vierge patronne de Madrid) construite face au Palais royal au cours du XXe siècle

autre lien

Galerie principale du Musée du Prado

Et pour visiter

L’église de Los Jerónimos et l’auteur de ce blog.

La « Puerta de Toledo »


Construite au début du XIXème siècle, la Puerta de Toledo impressionne tant par sa taille que par sa beauté. Ce gigantesque monument représente le dernier édifice, en granit, conçu dans la ville de Madrid. Trônant au centre d'un petit jardin, elle sert de rond-point, ainsi, aucun piéton, aucun véhicule ne peut passer sous cette magnifique porte. (source)

Les tours de la Plaza de Colón, pas franchement en harmonie avec la statue du célèbre navigateur…

La « Torre Picasso »

Ainsi s’achève le voyage. Merci Liliane et Manuel pour votre si aimable accueil !

L’an prochain, Saint Jacques de Compostelle, mais vous n’aurez pas à attendre un an.

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Carte, partie nord

Fin

Carte, partie sud