Itinéraire : Salta (Argentine) → San Pedro de Atacama (Chili) par le Paso de Jama, retour à Salta par le Paso Sico.

Nous avions interrompu, Jürg et moi, notre précédent voyage le 8 mars 2011 en raison des mauvaises conditions climatiques, tout en nous promettant de le reprendre dès que possible. (Photo ci-dessous, notre dernier dîner à Salta le soir du 8 mars)

C'est chose faite. Nous nous retrouvons vendredi 21 septembre 2012 à l'aéroport de Madrid (photo ci-contre) et poursuivons notre vol vers Salta via Buenos Aires. Le patron de notre hôtel, hyper sympa, vient nous chercher à l'aéroport, parcourt avec nous toute la ville à la recherche de bouteilles de camping-gaz et nous conduit à l'hôtel. Le soir même, nous retournons au même restaurant à quelques pas de la splendide cathédrale et mettons les derniers détails au point. Demain, en fin de matinée, nous enfourcherons nos montures.

L'entrée de notre sympathique hôtel "El Aljibe".

Jürg n'ayant que 3 semaines de congés, nous avons programmé une boucle andine en conséquence, vous la voyez sur la carte ci-dessous.

Les altitudes indiquées sur les cartes argentines sont souvent, comme parfois les distances, fantaisistes. Le Paso de Jama est donné sur la carte pour 4400 mètres, d'autres le vendent à 4833 m, nos deux altimètres sauront bien rétablir la vérité.

Pour ce qui est des températures, c'est aussi assez flou, il fait chaud à Salta en ce moment alors qu'on n'est qu'à la fin de l'hiver, les stations météo annoncent -18° au col la nuit, on verra bien…

Demain, dimanche, départ pour San Salvador de Jujuy.

Ce sera en fait une petite journée, 75 km, départ tardif de Salta, car tout un tas de choses à régler pour les sacoches et les vélos qu'il faut remonter, etc

Nous quittons Salta vers midi en direction de Jujuy que nous n'atteindrons pas.

Dimanche, tout le monde se promène et la route est très fréquentée. Lieu d'excursion, le lit du Rio Caldera qui est quasiment à sec. Les gens s'y installent pour le pique-nique.

Ci-dessous donc, notre itinéraire, sens antihoraire.

  Petit col de 1575 m, forêt de grands arbres d'où dégoulinent de longues lianes, beaucoup de ces arbres sont parasités par de superbes fleurs rose et rouges qui pompent leur eau sans toutefois les rendre malades. Des 'Tillandsia'  un genre de plante de la famille des Bromeliaceae.

Arrivons dimanche soir vers 18h30 à El Carmen où nous nous installons dans le seul petit hôtel ouvert. Hôtel "El Niño del pescador". Lundi, vers midi, nous passons à Jujuy.

En cette saison, la nuit tombe vers 19h30, rapidement, la fraîcheur ensuite aussi alors qu'il faisait 25 à 30 degrés dans la journée. La végétation affiche le début du printemps, l'air est très sec. Demain mardi, direction Purmamarca.

Lundi soir, nous nous installons à "Volcan", à l'hôtel "Paso de Jama", tout un programme…

Départ mardi matin, en traversant le village on constate une certaine rancœur des paysans envers les "exploitants".

Puis, nous obliquons plein ouest vers Purmamarca. Désormais, nous aurons le vent de face jusqu'à San Pedro de Atacama…

Avons donc quitté Volcan ce matin. Arrivée en fin de matinée à Purmamarca..Très beau temps très chaud.

Assez touristique (Argentins et Chiliens essentiellement) mais très agréable.

Belle église du 18ème.

Sur les tapis, les bombillas pour boire le maté.

Faisons nos emplettes pour 3 jours. Puis route vers le col de Lipan.

Magnifiques paysages, montagne aux 7 couleurs

Nous admirons les cactus !

Vers 2800m, nous sommes dans les nuages. Arrêt vers 18h30 car la nuit tombe et nous ne voyons plus grand chose. Premier bivouac enfin ! Nous nous installons à 3560m. Une fois les tentes installées, cuisine. Nous retrouvons avec délice et émotion nos petites pâtes "Ave Maria". Ce soir, agrémentées de sauce au maïs. Un régal…

Pendant le repas, il commence à neiger. Je l'entends tomber doucement sur ma tente pendant que j'écris à ma liste de diffusion, la main gauche dans un gant pour la protéger du froid, la main droite nue car le clavier de l'iPhone serait insensible au gant (c'est affreux…)

Demain surprise pour la neige, mais ça a l'air de se calmer.

Nous retrouvons nos amies les vigognes, impossibles à approcher, contrairement à leurs cousins lamas que nous rencontrerons plus tard et plus haut.

Ci-dessous, arrivée aux "Salinas Grandes" (3420m)

Le sel est ici omniprésent, dans l'expression artistique tout comme dans la construction de ce restaurant, dont murs, tables et tabourets sont en sel…!

Bivouac (env. 3600 m) mercredi soir.

Jeudi 27, nous sommes confrontés à un vent violent jusqu'à Susques que nous atteindrons en fin d'après-midi. En cours de route, quelques kilomètres après les Salinas Grandes, une petite église au milieu de nulle part avec, en face, une pauvre habitation en adobe dont les propriétaires vivent de l'élevage de quelques chèvres et de la vente de briques de sel. Ils nous donneront généreusement de leur eau.

À Susques, petite et triste ville de mineurs sympathiques, nous nous logeons à l'hôtel "El Kactus". Le plafond de ma chambre est fait de paille et de bois de cactus.

Le soir, bon repas, du steak argentin pour Jürg et nous faisons le plein de globules rouges pour l'altitude. L'hôtel est confortable, on y mange bien, mais il y fait froid.

Vendredi 28, nous faisons nos emplettes à Susques (mines de lithium) et prenons la direction du Paso de Jama.

Dans la salle à manger de l'hôtel (2 photos plus haut), meuble audio-vidéo en bois de cactus…

Ci-dessous, la mignonne église de Susques.

Vendredi 28, le vent se lève dès 11h, d'une violence inouïe. Impossible de rouler à plus de 6 km/h, lorsqu'un camion nous double ou nous croise nous nous retrouvons projetés sur le bas-côté. Décidons de nous avancer en camion-stop et nous faisons déposer à 20 km de la douane, au Salar de Jama.

En chemin, nous croisons un Suisse qui arrive du Pérou. Deux Suisses en discussion. De quoi peuvent-ils bien parler ?

Nous passons la nuit à la frontière au motel de la station-service et dînons dans un petit restaurant-épicerie très sympathique.

Samedi 29 septembre. Nous nous étions levés à 6h30, mais la douane n'ouvre qu'à 8h30…!

Pour les pièces détachées, c'est par ici… Heureusement, on ne voit pas ça à tous les coins de Salar.

Le magifique Salar de Quisquiro.

(Ainsi que photos suivantes)

Ci-dessus, le Cerro Acamarachi (aussi nommé Volcan / Cerro Pili), 6046 m.

Au premier plan, le Salar de Pujsa.

Nous passons les derniers cols, qui n'en finissent pas.

Nous installons notre campement à 4570m.

Nuit fraîche, -12 degrés, petit déjeuner à -8. L'avantage, pas de moustiques, l'inconvénient, l'eau est gelée le matin, sauf celle du thermos pour le café.

Nous avons passé les 3 derniers cols de Jama (4833m) et entamons la descente longue de 42km vers San Pedro de Atacama.


Ci-dessous, le majestueux volcan Licancabur (5916m, Chili et Bolivie, le sommet ainsi que son cratère sont situés au Chili, à 1 kilomètre de la frontière.). Jürg l'avait gravi il y a 6 ans.

Les fleurs bleues en avant-plan du Licancabur, ce sont des "Ckonti Ckonti". Elles sont là car il a plu en février. C'est le "desierto florido".

Arrivée à "SPA"

De la place principale (équipée Wifi, s'il vous plaît, tourisme oblige…) on aperçoit le Licancabur.

Sur la gauche, derrière la murette, le petit café où nous prenions un excellent petit déjeuner.

Jour de repos bien mérité après le passage des cols à plus de 4800m.

San Pedro de Atacama et farniente, enfin presque.

Ce charmant petit village de 3300 âmes est situé à 2440m.

C'est une oasis dans le désert d'Atacama, très touristique certes mais ça a un charme fou, assez hippie par certains côtés.

Le désert d'Atacama est le désert le plus aride au monde, dans certains endroits il n'a pas plu depuis plus de 300 ans…! Humboldt y a bien sûr traîné ses guêtres, étudié une colonie de manchots sur la côte et laissé un courant qui porte son nom.


SPA était dans les temps anciens une halte sur la route reliant les hauts plateaux à la côte.

Beaucoup de sympathiques restaurants

Un souk comme en Arabie

Un superbe musée archéologique fondé par un missionnaire belge, Gustavo Le Paige, qui fut nommé curé de San Pedro en 1955.

De nombreux panneaux expliquent toute l'histoire géologique et humaine de l'Atacama.

Support pour faire brûler des substances hallucinogènes.

Aiguilles en épines de cactus.

Masque en or.

La petite église (XVIè siècle) est absolument charmante.

Grande offre d'excursions organisées. La qualité et le sérieux ne sont pas toujours au rendez-vous, nous a-t-on dit.

Ci-dessus, un abribus doté d'un mimétisme certain.

Lundi 1er octobre après-midi, petite excursion à vélo mais sans bagages (ça change tout…) à la "Valle de la Luna" dans les alentours de SPA à 2550m. Elle doit son nom à ses reliefs érodés par des siècles d'eau et de vent. En 1982, elle est déclarée sanctuaire naturel et fait à présent partie de la Réserve nationale Los Flamencos.

La Vallée de la Lune a été modelée pendant des millénaires par l'érosion de l'eau et du vent. Le sol est formé de canyons, de crêtes pointues, de ravins et de monticules de couleurs gris et ocre qui lui donnent une apparence qui ressemble à la Lune.

La Vallée de la Lune se caractérise par l'absence d'humidité, de flore et de faune à l'exception du Liolaemus, une espèce de lézard. Son climat désertique et en altitude lui confère une grande amplitude thermique entre le jour et la nuit. (Source : Wikipédia)

Deuxième photo, notre "P-Berg", seul le téléobjectif nous a permis de voir que cette lettre était bien une coulée de neige et non dessinée par la main de l'homme, voire d'extraterrestres.

Troisième photo, les 3 gardiens ou les 3 Maries. Tout ce qui est blanc est de sel.

Ci-dessous, la grande dune, de sable volcanique.

Le soir, au retour, un dîner bien mérité dans un des charmants petits restaurants de SPA.

Mardi, trois excursions, toujours à vélo. Au programme, Pukará de Quitor (forteresse de Quitor), la Quebrada del Diablo (gorges du diable) et la Valle de la Muerte.

Dans le lit du rio quasiment à sec, un filet d'eau suffit et la vie renaît.

Pukarà de Quitor.

Le site fut habité par les premiers habitants de la région il y a 11000 ans.

Ces nomades construisirent ensuite des forteresses dont celle de Pukarà, qui fut prise plus tard par les Incas, puis par les Espagnols.

C'est donc une ancienne forteresse du XIIème siècle située sur un promontoire qui domine le Rio San Pedro. L'un des derniers bastions de la résistance contre Pedro de Valdivia et les Espagnols dans le nord du Chili.

Les indigènes Atacamènes luttèrent courageusement, mais, pour "propager les valeurs du christianisme" (ce n'est pas moi qui le dis), arriva le sympathique Francisco Aguirre, peu amène, qui attaqua les Atacamènes, qui l'étaient, eux, les vainquit et, en récompense, fit décapiter 300 de leurs soldats avec les têtes desquels il orna les murs de la forteresse.

Ensuite, en longeant le rio, nous atteignons la Quebrada del Diablo (photos ci-dessous)

Quebrada del Diablo

Ci-dessous, retour des gorges du diable.

Valle de la muerte, ainsi nommée car il n'y a aucune vie.

Mais nous y croisons quelques touristes étrangers venus surfer sur la dune.

De retour à San Pedro, nous serons abordés par un jeune Polonais qui, du haut de ses 1m93 et de ses 27 ans, nous demande s'il peut se joindre à nous. Why not? Nous dînons ensemble pour juger de la faisabilité du projet et concluons le marché. Michaël arrive de Bolivie et souffre quelque peu de six semaines de solitude… Il va à Salta, nous aussi. De là, il compte se rendre en bus en Patagonie et y voyager à pied et sac au dos jusqu'à Noël. Départ demain matin.

Mercredi matin 3 octobre, après avoir accompli les formalités de douane à San Pedro (après, ce serait trop tard) pour retourner en Argentine, nous prenons la direction du Paso Sico, laissant à notre gauche le Paso de Jama par lequel nous étions arrivés. Nous allons longer le Salar d'Atacama sur 70 km avant d'arriver, tard dans la soirée à Socaire, à 93 km de SPA.

Jürg en plein effort

L'Atacama est sec !

Tout d'abord direction Toconao avec son adorable église (San Lucas, classée monument national) à clocher séparé. L'église est recouverte d'un toit de paille filtrant la lumière.

J'y aurai ma première crevaison (sur trois au total…)

Cactus et… cactus

Canalisation amenant l'eau des montagnes. Nous sommes dans le désert…

Entre Toconao et Socaire. Ci-dessus, Michaël, notre nouveau compagnon de route jusqu'à Salta.


Parfois, impossible de pédaler, il faut alors pousser la lourde monture. (Ici, nous contournons une déviation pour raison de travaux, ce ne sera pas très long, mais pas de tout repos non plus, car les énormes sacoches arrière gênent pour pousser le vélo.)

Ci-dessus, la magie du désert fleuri. Au fond, le Salar d'Atacama que nous venons de longer pendant 70 km et dont nous nous éloignons lentement. Nous arrivons donc très tard à Socaire (3250 m) après une montée de 23 km. Le seul petit hôtel est complet, un groupe a réservé pour faire des grillades, quelle idée…!


Une heure et demie plus tard d'attente dans le froid, une gentille vieille grand-mère accepte de nous loger et de nous nourrir. Pour mes coéquipiers, spaghetti et viande, pour moi, spaghetti et margarine. La chambre fait 6 m², 3 matelas par terre, nous ne savons où mettre nos nombreuses sacoches (15 en tout, plus le reste). Mauvaise nuit, nez bouché, impossible de respirer. Yeux ouverts toute la nuit.

Jeudi matin, nous repartons vers les grands cols. Ci-dessus, l'église de Socaire.

Pause déjeuner.

Jürg et Michaël

Vu de la piste, le volcan Miscanti (5622 m). Volcan sacré pour la communauté Atacameña de Socaire. De tout le paysage, c’est le seul dont il est interdit de faire l’ascension sans appartenir à la communauté, car s’y déroulent encore aujourd’hui un certain nombre de célébrations rituelles de grande importance.

Nous laisserons sur notre gauche les Lagunas Miscanti et Miñiques, qui nous imposeraient un trop long détour.

Cuisine pour le dîner au bivouac. L'eau chauffe, Jürg se prépare à y verser les pâtes qui seront notre repas du soir.

Nous sommes à 4070 m, la température chutera cette nuit à -13°.

Les cinq photos suivantes, Salar de Aguas Calientes à 4300 m.

(Coordonnées géographiques 23°7'0" N et 67°25'0" E en DMS)

Votre serviteur

Nuages de foehn, beau temps garanti, m’a expliqué Jürg, qui s’y connaît…

En fin d'après-midi nous arrivons à la Laguna Tuyaito située à 4400 m d'altitude.

Jürg et Michaël

En fin de journée, alors que nous commençons à chercher un endroit pour planter nos tentes, les carabiniers passent par là et nous disent de les attendre, ils reviendront nous chercher et nous amèneront chez eux (-Avec 3 vélos chargés comme des mules ? -Mais oui, sans problème) ils nous disent de ne pas aller à la mine toute proche. -Ok, nous vous attendons.

Nous attendons presque une heure dans un froid glacial et nous décidons d'aller à la mine (El Laco) où nous sommes accueillis à bras ouverts par des mineurs et une équipe de maintenance composée de Chiliens et de Boliviens. Aussitôt on nous sert à manger, nous prépare une chambre rien que pour nous, bref, un accueil chaleureux comme on n'en trouve pas partout. Nous passons la soirée à discuter. La mine est actuellement arrêtée pour cause de maintenance. Les ouvriers, qui viennent pour la plupart de la côte du Pacifique, nous expliquent les examens sanguins et autres auxquels ils sont soumis avant de venir travailler à 4500m d'altitude. Au moindre malaise, on les redescend et ils sont "interdits de mine en altitude". Le lendemain, le petit déjeuner sera servi…

Nous les quittons avec une émotion réciproque et reprenons notre route.

Un monde minéral d’une fascinante beauté…

Il s'agit d'une mine de fer. Dans la région, on trouve aussi des mines de lithium.

Samedi 6 octobre au matin, nous quittons la mine.

"Pequeños Penitentes", sculptés par le vent. Michaël donne l'échelle.


En soirée, nous arriverons à Catua, en Argentine.

Nous revoici donc en Argentine. Plus que 292 km jusqu'à Salta.

Après avoir passé l’Abra Sico (4450m) et le Paso Sico, qui n'est en fait qu'un poste frontière, nous arrivons à Catua où nous passerons la nuit.

La photo suivante montre les anciennes maisons du village, aujourd'hui délaissées.

Les habitants ne semblent rien avoir à faire d'autre que nous regarder. Nous formons d'ailleurs un trio linguistique assez particulier ; je parle espagnol avec Michaël, qui parle anglais avec Jürg, lequel parle allemand avec moi. Les autochtones qui nous observent nous regardent d'une oreille intriguée.

590 personnes vivent dans ce village situé à 4000 m.

Dimanche 7, nous avons quitté Catua et dirigeons nos roues vers Olacapato. Mais la piste est très mauvaise et il faudra souvent pousser. Nous ne progresserons que de 49 km aujourd'hui.

Absolument aucune circulation… Le casque ne sert qu’à se protéger d’une éventuelle chute.

Au fond, le Salar de Cauchari

Jürg photographiant le lama. Nous en rencontrerons de plus en plus.

Nous approchons du Salar de Cauchari, orienté sud-nord, dont nous allons traverser la pointe sud.

Pause repas

Nous croisons pour la première fois la ligne du "Tren a la nubes" qui reliait Salta à Antofagasta (au bord du Pacifique, au Chili) et qui n'est plus maintenant qu'un train touristique reliant certains jours Salta à San Antonio de los Cobres (les camions ont tué le train…),

Après avoir passé le col Arizaro (4330m), nous arrivons à Olacapato, où nous passerons la nuit. Olacapato est un petit village de quelque 150 âmes. À 4090 m, c'est l'un des villages les plus hauts d'Argentine. Ancienne gare du train vers les nuages. Village très pauvre comme tous ces villages de l'Altiplano… Désertique, froid et sans la moindre végétation. Vigognes et lamas.

Nous continuons notre route vers le col suivant, le Paso Chorrillo. Ça monte certes, mais faut quand même pas exagérer !

Michaël est victime d'une crevaison. La coupable ne peut passer inaperçue. Même les pneus renforcés ne peuvent lui résister.

Nous y voici.

Ci-dessous, ce n'est qu'un mini camion, mais quand il en déboule un énorme par l'avant ou par l'arrière dans un grondement de tonnerre faisant trembler le ripio sous vos roues, c'est assez impressionnant.

Jürg dans la descente du col.

Petit cimetière, au milieu de nulle part.

Nous pensions arriver ce soir à San Antonio de los Cobres, mais le mauvais état de la piste ne nous le permet pas.

À une dizaine de km de San Antonio, nous bivouaquons près d'un charmant petit ruisseau qui nous berce toute la nuit.

Au réveil, Jürg découvre qu'un lama s'intéresse à sa bicyclette…

Arrogant et sûr de lui.

Mardi 9 octobre, petit déjeuner.

Des ânes nous regardent passer.

Malgré son poil mi-mouton, mi-lama, c'est bien un âne, égaré au milieu de ses congénères qui doivent le trouver bizarre.

Ces ânes sont des ânes sauvages et protégés.

Un des nombreux ponts du "Tren a las nubes" que nous croisons désormais.

Une vraie peluche…

En cours de route, nous rencontrons un groupe de cyclistes, des Suisses… qui, dans le cadre d'un circuit organisé, se rendent au viaduc La Polvorilla (construit entre 1930 et 1932) qui est le pont supportant une voie ferrée le plus élevé du monde, puisqu’il est situé à 4.182 m. Il a une hauteur de 64 m et une longueur de 238 m. C'est lui que l'on voit dans l'album de Tintin "Le temple du Soleil".

Nous continuons à descendre et arrivons à San Antonio de los Cobres (3775m), petite bourgade de 5500 habitants, située sur le rio du même nom. Le "Tren a las nubes" y passe, purement touristique depuis avril 2009. L'exploitation de la ligne pour le transport des minerais a été arrêtée en 2005. Nous ne pouvons malheureusement pas visiter le musée consacré à l'histoire du train.


Le village semble se repeupler un peu (tourisme) et se moderniser, comme le montrent ces toutes nouvelles maisons individuelles.


Après San Antonio, cela remonte, vers le dernier col de notre périple, le col "Abra agua blanca".

Ces cactus mesurent entre 6 et 8 mètres de haut.

C'est ensuite la descente vers Santa Rosa de Tastil où nous passerons la nuit.

Santa Rosa de Tastil, petit village situé à 3110 m dans la "Quebrada del Toro", à environ 110 km de Salta. 25 habitants, dont 3 qui travaillent au très joli musée régional, 300 habitants en comptant les hameaux avoisinants.

La petite église du village.

Dans la cour de l'école, les futurs Maradona.

«Vélo-cactus»

Sans doute moins performant que les nôtres, mais c'est de l'art…

Le ravissant musée de Tastil. La très sympathique conservatrice-guide du musée buvant son maté dans le récipient du même nom. La cuillère, qui s'appelle "bombilla" est une petite paille en argent ou en fer avec un filtre au bout, pour éviter d'aspirer les herbes.

Ci-dessus, l'une des petites salles du musée, la salle des pétroglyphes.

Momie âgée de 600 ans.

Puis commence la descente vertigineuse vers Salta située 2000 m plus bas, le goudron laissera bientôt de nouveau la place au ripio, pendant 30 km, nous a-t-on dit.

Malheureusement, le vent s'est inversé, classique, c'est maintenant un vent qui souffle de la vallée vers les sommets. Malgré la pente, nous devons pédaler avec force pour progresser, mais, avec quelques feuilles de coca dans les bajoues, le ciel est rose, le soleil est bleu et de gentils lamas nous soufflent des bisous de dessus leurs pattes.

Le ciel est très chargé en direction de Salta, nous craignons la pluie et l'orage, mais tout cela nous sera épargné, sauf le vent et une crevaison…

Nous passons sous un pont du "Tren a las nubes"

Et, plus bas, à Campo Quijano, nous retrouvons une ancienne locomotive du train mythique. Une fresque présente l'histoire de la ville par rapport au "Tren a las nubes".


Ce soir, nous serons à Salta.

Nous y retrouvons la douceur de vivre ainsi que ces bons chiens, argentins ou chiliens, ce sont toujours les mêmes, mais ici, à "Salta la linda", ils sont particulièrement bien rangés, devant de nobles portes.

Le lendemain, nous nous rendons au "Cerro San Bernardo" (1454 m) par le téléphérique. De là-haut, magnifique vue sur toute la ville et les environs.


Au télé, on aperçoit l'église San Francisco au centre ville.

Nous visitons ensuite le petit "Museo de Ciencias Naturales" situé dans le parc San Martin.

Les petits élèves, en uniforme, sont particulièrement sages. La technique, sans doute universelle, du petit train permet de n'en égarer aucun…

Pour les plus grandes et plus grands, uniforme aussi.

Vendredi 12 octobre au soir, nous nous retrouvons tous les trois pour un dernier dîner à la terrasse d'un restaurant place du 9 juillet (place de la cathédrale). Pendant le repas, des manifestants défilent longuement et bruyamment autour de la place pour les droits des étudiants et de la famille.

Beaucoup de manifestations en Argentine, la politique de rigueur de Mme Cristina Kirchner ne fait pas vraiment l'unanimité… Les "cacerolazos" (concerts de casseroles) avaient fait leur grand retour, jeudi 13 septembre au soir, dans toute l'Argentine.

Samedi 13, retour à la maison.

En attendant de nouvelles aventures…

Mercredi 26


Pas de photo de bonhomme de neige. Beau temps au réveil, les tentes sont givrées, mais rien de plus.

Nuit agitée pour Jürg et moi-même, sommeil difficile à trouver, acclimatation insuffisante, le col monte trop raide. Manque évident de globules rouges…

Au réveil tout va bien cependant. Café et muesli et ça repart.

Nous achevons l'ascension du col de Lipan (4170m) (artisanat au sommet) et descendons vers les Salinas Grandes.